Urgent ! L’état de santé des quatre grévistes de l’ENS est très préoccupant

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L’état de santé d’Ulrich Mombo et ses camarades s’est fortement dégradé. ©DR

Libreville le 01/12/2021 (ST)–Plus d’une semaine après le début de leur grève de la faim à l’École normale supérieure (ENS), l’état de santé fortement dégradé des quatre enseignants-stagiaires s’avère plus que préoccupant.

Voilà déjà neuf jours que Ulrich Mombo Nzatsi, Edgard Nze Mbang Aboghe, Alain Davy Ndong Mba et Fabien Bibang Bi Nguema, les quatre enseignants-stagiaires exclus de l’École normale supérieure (ENS) ont entamé une diète pour protester contre cette décision qu’ils jugent «abusive».

En effet, on enregistre depuis hier un premier cas d’hospitalisation. Ulrich Mombo, l’un des quatre, a été transporté d’urgence à l’hôpital après qu’il se soit écroulé par terre. Heureusement pour lui, des camarades de classes étaient passés leur rendre visite. Ce sont eux qui vont le porter jusqu’à son lit d’hôpital.

Soulignons au passage qu’ils se rendront d’abord au Samu social qui se situe à 5 minutes de route de l’ENS. Là-bas, les portes leur seront fermées au motif que la structure n’est pas outillée pour prendre en charge ce genre de cas. «Nous ne nous occupons pas de ça, il faut aller au CHUL» leur a-t-on répondu malgré l’état critique dans lequel était ce jeune compatriote.

Désemparés, ils vont donc se diriger vers une autre structure hospitalière. «Encore un jour de plus et son cerveau aurait commencé à manquer d’oxygène, ce qui allait entraîner un état comateux» a fait savoir le médecin qui les a reçu à l’hôpital de la coopération sino-gabonaise (hôpital chinois).

Pourtant si Ulrich Mombo Nzatsi qui suit actuellement des soins intensifs est désormais hors de danger, il n’en est pas de même pour ses camarades qui continuent de ne pas s’alimenter. Edgard Nze Mbang Aboghe, Alain Davy Ndong Mba et Fabien Bibang Bi Nguema poursuivent, au péril de leurs vies, leur mouvement de protestation pacifique.

Alors que les deux premiers cités ont déjà perdu l’usage de la parole et que Fabien Bibang apparaît très fortement déshydraté, leurs familles et leurs camarades disent être très inquiets pour les jours à venir. «Ils dorment à la belle étoile devant le portail de l’ENS, sous les intempéries et les moustiques. Et devant l’indifférence inouïe des administratifs qui entrent et sortent comme si de rien n’était» déplore un de leur camarade enseignant-stagiaire avant de pester «c’est terrible !».

«Le mouvement d’humeur qui a conduit à leur exclusion avait mobilisé quasiment toute la communauté normalienne, donc plus de 600 étudiants. Mais on ne comprend pas pourquoi ce sont seulement ces quatre là qui se retrouvent sanctionnés» s’interroge la sœur d’un des grévistes.

Après avoir épuisé tous les recours légaux, ces quatre enseignant-stagiaires sont bien décidés à se laisser mourir pour faire entendre leur cause auprès d’un directoire qui brille par une gestion barbare de l’établissement.

Beaucoup en effet fustigent le management de Fidèle Allogho Nkoghe, l’actuel DG. Allergique à la contradiction et fermé à toute forme de dialogue, ce professeur dont les travaux restent encore largement méconnus, a à son actif pas moins de 20 exclusions en deux années académiques, le record absolu. Hormis les quatre grévistes, le cadet de Julien Nkoghe Békalé avait déjà envoyé paître une quinzaine d’enseignants-stagiaires fraîchement diplômés pour des motifs jusque-là illisibles.

«Le pire dans tout cela c’est le silence coupable de la tutelle qui a pourtant été saisie» s’était indigné Geoffroy Foumboula, acteur de la société civile qui s’était rendu sur place pour s’enquérir de la situation. Ni lui, ni les journalistes qui l’ont précédé ne seront jugés dignes d’être reçu par Son Excellence Allogho Nkoghe qui reste invariablement fermé à la discussion. Visiblement le dialogue et la concertation prônés par le Chef de l’État ce n’est pas son affaire.

La Rédaction

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