Incident minier sur le fleuve Komo : a-t-on frôlé une catastrophe écologique ?

Sud Télégramme le 20/05/2022 – Pourtant, si les analyses physico-chimiques effectuées sur le lieu de l’incident n’ont relevé aucune trace pollution, les experts s’accordent à dire que le pays est passé tout près d’une catastrophe écologique sans précédent.
Tout a commencé le 23 janvier dernier, quand une barge appartenant à la Société de transport maritime (STM) a coulé dans la rivière Bokoué, à quatre kilomètres de la ville de Kango (Gabon). L’embarcation avait à son bord, 680 tonnes de minerais de manganèse de l’exploitant minier CITIC.
Aussitôt, des enquêtes et autres analyses physico-chimiques des eaux et des sédiments du fleuve avaient été diligentées afin d’évaluer l’impact environnemental de cet incident. Celles-ci, réalisées par le Cabinet Géo-Guide, ont relevé « qu’aucune trace de manganèse n’a été détectée sur le lieu de l’incident ainsi qu’aux alentours ».
Autrement dit, il n’y a pas le moindre indice de pollution sur le lieu de l’incident, et partant même du fleuve.
A ce jour, sur les 680 tonnes de minerais transportées par la barge, la STM a déjà évacué 500 tonnes. Seulement 180 tonnes restent encore dans l’embarcation. Et pour les extraire, la société, confrontée aux soucis logistiques, a sollicité les services du ministère de la Défense qui dispose des moyens adéquats pour ce genre d’opérations, afin de sortir la barge et tout son contenu de la rivière.
Une chaine d’acteurs clairement définie
Le transport du minerai de manganèse de Ndjolé est assuré par plusieurs acteurs majeurs. En amont, il est assuré via la route par la GSEZ, précisément de Ndjolé au centre d’entreposage de Kango.
Tandis qu’en aval, c’est la STM qui transporte le minerai pour le compte de la CITIC cette fois-ci par voie fluviale du centre d’entreposage de Kango, au Port minéralier d’Owendo.
Il convient également de retenir que le site d’entreposage de Kango qui appartient à la CITIC, a fait l’objet d’études d’impact environnemental au terme desquelles un récépissé a été délivré à l’entreprise le 28 octobre de l’année dernière par la Direction générale de l’environnement et de la protection de la nature (DGEPN).