Gabon. Présidentielle 2023 : quand Ali Bongo snobe la presse de son pays

Alors qu’il n’a donné  d’interview à aucun média local depuis ses soucis de santé en 2018, et au moment où ses compatriotes s’interrogent toujours sur sa candidature ou non à la prochaine présidentielle, Ali Bongo Ondimba a choisi de donner la primeur à un journal étranger. Une bien triste illustration du peu de considération accordée à la presse locale.

À quelques mois de l’élection présidentielle au Gabon, même si la date n’est pas encore connue, le président gabonais, qui n’a plus eu de tête à tête avec la presse de son pays depuis près de cinq ans, a finalement accordé hier dimanche une interview à Jeune Afrique, un media basé en France.

Sans toutefois faire de déclaration formelle, le leader du parti au pouvoir a au cours de cette interview annoncé, à demi mot, sa participation au prochain scrutin, évoquant subtilement une nouvelle candidature, et même défendant son bilan. « Tout au long de l’interview, il revêt ainsi ses habits de candidat » fait observer Rfi dans un article publié sur son site internet quelques heures après.

D’habitude vague sur la question d’une éventuelle candidature prochaine, Ali Bongo s’est montré cette fois-ci un peu plus explicite. « La vie m’a enseigné, entre autres leçons, une chose très importante : l’expérience est un atout énorme, surtout quand elle est couplée à la volonté » a-t-il répondu à la question de savoir « pourquoi les Gabonais devraient-ils voter pour vous ? ». Et d’ajouter : « j’ai aujourd’hui une grande expérience et une volonté sans faille ».

S’agissant du bilan indéniablement catastrophique de son dernier magistère, le patron de l’exécutif gabonais a simplement tout mis sur le dos de ses collaborateurs qui, selon lui, n’auraient pas été a la hauteur. « Je n’ai pas toujours été satisfait des personnes à qui j’ai confié des responsabilités », balance-t-il avant de révéler « avoir fait évoluer sa façon de gouverner depuis 2019 ».

Clairement, l’homme se voit encore être sur le fauteuil pour les mois, voire années àvenir. Et « tel que les choses sont partis, les futures relations entre le président et les hommes des médias, n’augurent rien de rassurant » s’inquiète un communicateur gabonais.