Gabon. « Lee White Dégage ! », Le blanc subira-t-il le même sort qu’Ousmane Cissé ?


Hier, plusieurs centrales syndicales et organisations de la société civile se sont ralliés au Synapef pour exiger le départ de l’actuel ministre de l’Environnement.

« Lee White degage ! » C’est un slogan scandé en chœur par de nombreux agents du ministère des Eaux et Forêts affiliés au Synapef lors d’une énième assemblée générale à laquelle ont assisté des syndicats amis ce lundi 3 juillet.

Leurs revendications ont manifestement évolué. De la satisfaction de leurs acquis sociaux – paiement de primes et régularisation des situations administratives entre autres –, les agents veulent désormais la tête du « blanc de la Lopé » qui pour eux constituerait « un élément bloquant » à la paix sociale au sein de leur administration.

Dans ce nouveau combat, ils ont été rejoints par plusieurs leaders syndicaux, notamment ceux de Dynamique unitaire, des Transports et même par la très engagée Mme Aminata du Syndicat de la Communication qui lors de sa prise de parole a martelé : « Si Lee White peut se permettre de brader ainsi la forêt gabonaise, c’est bien parce qu’il a un pays de rechange. Mais nous n’en avons pas ».

En effet, La superficie totale vendue ou cédée par l’actuel ministre des Eaux et Forêts, souvent sous forme de PFA (Permis forestier associé) avoisine déjà les 3 millions d’hectares. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, deux arrêtés signés par lui le 11 février 2022. Le premier, le PFA n°01/2022, octroi 57785 hectares à la GSEZ et le second, le PFA n°05/2022, concède 97588 hectares à la même entité.

C’en est trop pour les leaders du Synapef et pour les acteurs de la société civile qui ont également rallié leur cause. Parmi eux, Serge Alioun Motsinga, dont les vidéos sont quasiment toutes virales sur les réseaux sociaux, était aussi de la partie. Ce candidat à la candidature est formel : « Si nous voulons que Lee White parte, c’est à nous de prendre la décision, pas au président » a-t-il déclaré.

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Après trois ans de grève, le Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef) estime avoir épuisé toutes les voix de dialogue avec leur ministre de tutelle. Ce dernier ayant, selon les syndicalistes, fait la démonstration ultime de ses carences managériales.

D’ailleurs, ils ont clairement indiqué ne plus vouloir avoir affaire à Lee White comme interlocuteur, « c’est désormais à Monsieur le Premier ministre, le patron de l’Administration, que nous nous en remettrons » ont-ils martelé.

Autant dire que Lee White est plus que jamais sur un fauteuil éjectable. Ce, d’autant plus qu’il se susurre de fortes dissensions entre l’actuel ministre des Eaux et Forets et le chef du gouvernement à qui, dit-on, il refuserait de rendre compte.

Ces rumeurs font même état d’un remaniement ministériel imminent qui pourrait voir le natif de Manchester quitter le poste qu’il occupe depuis 4 ans déjà. Toutefois, le fait qu’il bénéficie encore de la confiance du couple présidentiel pourrait, peut-être, lui sauver la mise.

Quoiqu’il en soit, les prochains jours promettent d’être assez déterminants pour l’avenir de ce département stratégique pour le pays, tant politiquement qu’économiquement. Wait and see ! Comme dirait l’autre.


Jules Prince L'Essandone

Jules Prince L'Essandone

Jules Prince est passionné d'écriture et d'art africain.

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