Gabon. La queue entre les jambes, Ousmane Cissé fait ses cartons

La nomination du Sénégalais au poste de directeur général de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) le 22 mai dernier avait suscité une telle vive contestation dans l’opinion qu’il n’eut d’autre choix que de plier bagages.
Acteurs de la société civile, activistes et même hommes politiques – à l’instar de Zibi -, se sont joints à la foule d’agents pour exiger le départ « sans délais » d’Ousmane Cissé. Cette étape franchie, ils veulent désormais étendre leur mouvement à d’autres cas similaires.
L’homme qui avait pourtant commencé à signer des actes administratifs s’est finalement rétracté. Hier jeudi 25 mai 2023, le président du conseil d’administration de la SEEG a annoncé avoir reçu « en fin de journée, la démission de Monsieur Ousmane CISSE, Directeur Général de la société, entré en fonction le 22 mai 2023 ».
Une décision qui, à en croire l’intéressé lui-même, est motivée « par sa volonté d’éviter de constituer un frein à l’objectif de transformation de la SEEG qui ne peut être mise en œuvre que dans un climat de sérénité ». En effet, la contestation née suite à cette nomination, avait commencé par rendre non fonctionnels certains services : le paiement Edan notamment avait cessé de fonctionner.
Dans la foulée, le Gabonais Sylvère Biteghe, Directeur Général Adjoint en charge de la Technique et des Opérations, a été provisoirement porté la tête de la boîte, en attendant « la nomination d’un Directeur Général au terme d’un processus d’appel à candidatures » conclut le communiqué.
Si on peut aujourd’hui dire « tout est bien qui finit bien », nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur les réels motivations qui ont animé les responsables du Fgis (Fonds Gabonais d’investissement stratégique) lors de la nomination d’un Sénégalais pur sang à la tête de ce dernier symbole de l’industrie gabonaise.
Comment, après avoir, sans aucune explication, demis de leurs fonctions des Gabonais ayant d’ailleurs fait toutes leurs classes à la Seeg, ont puissent les remplacer par un sujet Sénégalais qui n’a aucune expertise en la matière et qui a brillamment plombé, en 3 trois ans seulement, la dernière structure qu’il a dirigée ?
Chassé de la 2STV, la deuxième chaîne de télé Sénégalaise, pour résultats insuffisants 18 mois après avoir pris ses fonctions, Ousmane Cissé avait depuis 3 ans regagné les rangs du Fgis dirigé par le Camerounais Akim Daouda. Le rôle et le poste qu’il y occupait restent encore aujourd’hui un véritable mystère.
« Après cette victoire du peuple souverain qui aura in fine obtenu gain de cause, l’on se sent poussé du poil de la bête » a lâché un manifestant visiblement surexcité après l’annonce de la démission de Cissé.
Les acteurs de la société de civile n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin : « Nous allons examiné les cas de tous les expatriés qui occupent des postes stratégiques. Je pense déjà à Lee White, un britannique qui siège au gouvernement » poursuit-il.