Gabon. Indemnisation des victimes des éléphants : déjà des magouilles

À peine entamée, l’opération d’indemnisation des victimes du conflit Homme/éléphant au Gabon est déjà entachée de scandale. Sur fond de magouilles et de suspicion de détournements, l’argent destiné aux populations aurait été soustrait.

Dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, des collectifs de propriétaires de plantations alertent sur « un détournement des fonds » alloués pour l’indemnisation des personnes dont les moyens de subsistance ont été détruits par les pachydermes.

À en croire certaines sources bien introduites, il ressort que des listes de récipiendaires ont été bourrées de noms imaginaires et d’individus fictifs, tandis que les véritables victimes préalablement recensées y ont été injustement exclues.

C’est le cas notamment à Mekambo, dans l’Ogooué-Ivindo,  où un collectif des planteurs est monté au créneau pour dénoncer « des magouilles dans la répartition des fonds ». Il signale sur la présence de listes comportant plusieurs noms totalement inconnus des gens des villages.

À Makouké, dans le Moyen-Ogooué, le vol est moins subtile. Les victimes du village Bindo, pourtant recensées au même titre que d’autres, ont purement et simplement été omises des listes finales, pour quelles raisons ? Nulle ne sait. Le chef du village et quelques notables ont déjà introduit un recours auprès des autorités compétentes. Espérons qu’elle aboutira.

Alors que cette action du chef de l’Etat devrait plutôt apporter du réconfort aux victimes des éléphants, voilà qu’elle suscite des grincements de dents à Mekambo, à Bindo et dans plusieurs villages où de réelles victimes s’en trouvent lésées.

Cet état de fait interroge sérieusement sur l’éthique et l’intégrité morale des personnes responsables de la répartition de ces fonds, et n’est pas pour rassurer les populations dont la confiance vis-à-vis de l’administration publique a été profondément mise à mal du fait, entre autres, de promesses non tenues.