Gabon. Immigration : Mauro Nguemah suggère d’imposer des quotas


Alors que la nomination récemment d’un Sénégalais à la tête de la Seeg a, semble-t-il, fait germer un sentiment nationaliste chez bon nombre de Gabonais, Mauro Nguemah du Morena Unioniste, surfant sur la vague, a suggéré une loi des quotas d’immigrés entre pays.

C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animé hier mercredi 31 mai au siège de son parti à Libreville. Déclinant sa politique sur l’immigration au Gabon, Bienvenu Erichk Mauro Nguemah, le leader du Morena Unioniste, a suggéré « une gestion rigoureuse et parcimonieuse » à travers une loi.
« L’immigration massive dans notre pays par des gens venus d’ailleurs » dit-il, qui vient s’ajouter à de « vives inquiétudes sur le présent » et « une angoisse sur l’avenir », doit urgemment être régulé par l’imposition « des quotas entre les pays d’origine de ces étrangers et les populations autochtones pour éviter demain l’affrontement » propose-t-il.
Sans être xénophobe, l’homme politique est formel : « autant il est normal d’être ouvert envers nos frères africains et au reste du monde qui souhaitent investir dans le secteur marchand créateur de valeurs, autant l’exercice des emplois publics et ceux qui relèvent du portefeuille ou des participations de l’Etat doivent être réservés aux seuls gabonais si j’ose dire, de souche ». Un principe qui, martèle-t-il, « doit être sanctuarisé ».
Il propose donc une sacralisation de la nationalité et une réglementation des flux migratoires. Une mesure d’autant plus urgente, surtout quand on voit « les expropriations au profit des étrangers de parcelles appartenant aux gabonais ».
Lesquelles expropriations traduisent, selon lui, « la dilution et la spoliation de l’identité gabonaise ». Ce qui pourrait expliquer le regain de patriotisme observé depuis l’affaire Cissé.
« Nous avons le sentiment d’être malheureusement passés, et ceci est aussi la conséquence de ce qui précède, de la préférence nationale du « Gabon d’abord » prôné par le père de l’indépendance Léon Mba à la théorie en mouvement de « l’étranger le plus favorisé » regrette-t-il.
En effet, le Gabon est l’un des rare pays où une offre d’emploi fait sur son territoire peut comporter la mention « Gabonais s’abstenir » sans que cela n’offusque aucune autorité publique.
Cette « prime aux origines étrangères des uns et des autres que rien ne justifie dans notre contexte, alimente l’écœurement et fabrique des conflictualités gratuites » prévient Mauro Nguemah.
Pour finir, le président intérimaire du Morena Unioniste pointe du doigt « des choix politiques qu’il convient de corriger maintenant ».
Aussi suggère-t-il, pour y remédier, la tenue d’une conférence nationale économique et sociale qui aurait pour but « de reconstruire le patriotisme national mis à mal et réfléchir ensemble pour un avenir plus radieux » a-t-il conclut.