Gabon. Désobéissance civile : Appel à la ville morte globalement suivi dans plusieurs grandes villes


Libreville le 15/12/2021 (ST)- C’est le sentiment qui se dégage quand on parcourt les artères de plusieurs grandes villes gabonaises ce mercredi 15 décembre. L’appel à la ville morte lancée par les acteurs de la société civile et qui vise à protester contre les récentes mesures du gouvernement a été majoritairement suivi.


En effet, Libreville a pris depuis ce matin des allures de ville fantôme. Le rond point d’Awendje par exemple, dans le 4ème arrondissement, d’habitude grouillant de monde est sinistrement désert. Même chose au carrefour Rio dans le 2ème arrondissement, où les longues files de ceux qui attendent chaque jour le « ngori » (les transports en communs gratuits de la Trans’Urb et la Sogatra) ont laissé place à quelques promeneurs ça et là.
Outre Libreville, plusieurs vidéos témoignent du respect du mouvement dans plusieurs grandes villes. À Port-Gentil, capitale économique, le mouvement de protestation pacifique a été très suivi. « Les Échoppes, magasins et autres boutiques sont restés fermés, et la circulation y est assez timide » nous rapporte au téléphone un témoin sur place.
Si le succès de cette opération dans ce bastion de l’opposition n’est pas tout à fait surprenant, c’est son suivi scrupuleux à Franceville, fief de la famille présidentielle, qui représente un réel coup de maître pour Jean Rémi Yamaha et Geoffroy Foumboula Libeka, principales figures de proue de cette initiative. « Le fait même que le mot d’ordre de désobéissance civile ait été respecté ici trahit le malaise profond qui hante le pouvoir en place » a indiqué un francevillois.
Pour rappel, regroupés au sein du mouvement Copil citoyen (par opposition au Copil, comité national de riposte et de lutte contre le nouveau coronavirus) plusieurs activistes parmi lesquels Jean Rémi Yama, Geoffroy Foumboula, Georges Mpaga, Bernard Christian Rekoula ou encore Marc Ona Essangui avaient invité la population à rester à la maison du 15 au 18 décembre. Ceci pour protester contre les nouvelles mesures gouvernementales prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Lesquelles mesures entérinent la fin de la gratuité des tests PCR.