Gabon. Brice Laccruche Alihanga condamné à 5 ans de prison : Le juge a-t-il subit le diktat du ministère public ?


Brice Laccruche Alihanga dont la peine s’est littéralement conformée à la réquisition de l’accusation. ©DR

29/10/2021 (ST)-L’ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba a été condamné, ce 29 octobre, à cinq ans de prison ferme et cinq millions d’amende, exactement comme l’avait requis le ministère public. Un verdict appliqué à la lettre qui suscite plusieurs interrogations.

BLA (c’est ainsi qu’on l’appelle communément) est désormais fixé sur son sort : le tribunal correctionnel de Libreville l’a condamné, vendredi 29 octobre, à cinq ans d’emprisonnement ferme et cinq millions d’amende, la peine maximale pour un tel délit qui a d’ailleurs été requise par le parquet trois jours plus tôt. Ceci, pour ‘’obtention de document administratif sur la base d’une fausse déclaration’’.

Selon l’accusation, Brice Laccruche Alihanga se serait fait établir en 2004 un certificat de nationalité précisant qu’il était gabonais d’origine. Or il est né en France en 1980 et ses parents, Norbert Fargeon et Elizabeth Dupont, sont français. Il avait plaidé coupable et espérait la clémence du tribunal.

L’ex puissant DirCab qui régentait le pays alors qu’Ali Bongo Ondimba était en convalescence est détenu depuis le 3 décembre 2019. A l’époque, il avait été arrêté notamment pour des soupçons de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent dans d’une opération de lutte contre l’enrichissement illicite dénommé ‘’Scorpion’’.

Il a réclamé à plusieurs reprises – en vain – une libération provisoire et a même tenté de se taillader les veines le 21 mai 2020, après six mois de privation de liberté et de maintien à l’isolement. Ses avocats gabonais, Anges Kevin Nzigou et Jean-Paul Moubembé, ont d’ores et déjà saisi l’ONU pour dénoncer une détention. Et on peut logiquement s’attendre à ce qu’ils  fassent appel du verdict rendu ce 29 octobre.

Surtout que les accusations de détournement de fonds publics et de blanchiment d’argent – qui avaient été émises depuis décembre 2019 – sont en effet toujours en cours d’instruction et les charges n’ont pas été abandonnées.


La Rédaction

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3 thoughts on “Gabon. Brice Laccruche Alihanga condamné à 5 ans de prison : Le juge a-t-il subit le diktat du ministère public ?

  1. J’espère que dans les cinq millions d’amandes aucun ne sera pourri. 🤣🤣
    C’est triste, une telle plume. 😔

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