Gabon. Augmentation des tests PCR, plusieurs semaines après, l’opposition fait entendre sa voix.


Libreville 05/11/2021 (ST)–On ne l’avait plus entendu depuis belle lurette, la Coalition pour la nouvelle république (CNR) menée par l’opposant Jean Ping a tenu a dénoncer l’augmentation « illégale » des coûts des tests Covid décidée il y a quelques temps par le gouvernement.

C’est une sortie du camp de Jean Ping, le principal rival politique du pouvoir, qui s’est longtemps faite attendre. Hier jeudi, la coalition pour la nouvelle République (CNR) est montée au créneau pour condamner la mesure gouvernementale visant une augmentation des tests qu’elle juge illégale.

En effet, le gouvernement gabonais, pour des raisons, dit-il, de riposte sanitaire, a récemment annoncé l’obligation de présenter un test PCR avant d’accéder à tout lieu public à partir du 15 décembre prochain. Dans le même élan, il a annoncé que désormais ces tests, qui étaient jusque-là gratuits, deviendraient payants à hauteur de 20.000 Francs et jusqu’à 50.000 Francs pour les tests VIP.
La CNR, qui est restée muette face au plus long couvre-feu au monde (72 semaines) et même après les massacres du mouvement dit « des casseroles », n’a pas digéré cette augmentation qui pour elle, constitue une violation de la loi. Pourtant les autres faits précités ne le sont pas moins, bref …
Prenant la parole au nom de la coalition, le Pr Vincent Moulengui Boukossou a indiqué que « Le gouvernement a sapé la disposition constitutionnelle fixée à l’article 47 qui édicte que les contraintes imposées aux Gabonais et aux étrangers, en leur personnes, en leurs biens, en vue de l’utilité publique et de la défense nationale, relèvent du domaine de la loi », autrement dit, une déclaration ministériel, pour s’imposer à tous, devrait faire l’objet d’une consultation parlementaire.
La CNR, par le billet de son porte voix de circonstance, a exprimé sa désapprobation par rapport à l’obligation de la présentation préalable d’un test PCR ou d’une carte de vaccination pour accéder à des lieux publics, du maintien du confinement et au couvre-feu. Finalement.
« La coalition pour la nouvelle République, juge ces contraintes hautement dangereuses non seulement pour leur caractère liberticide, mais encore parce qu’elles sont une occasion de spolier une fois de plus les Gabonaises et les Gabonais déjà précarisés. Ces mesures sont dangereuses parce qu’elles sont l’occasion de renforcer les clivages sociaux, que d’autres pratiques ont déjà créés », a-t-il dit.
Ces nouvelles mesures, fait-il constater, ont instauré au sein de la République, un climat « d’apartheid entre les gabonais vaccinés et ceux qui ne le sont pas, renforçant les divisions ainsi déjà créées par les conditions précaires dans lesquelles ils vivent ».
Pour rappel, décrété le 12 mars 2020, le Gabon enregistre depuis près de deux ans, le plus long confinement de l’histoire avec pour conséquences, un secteur tertiaire et informel gravement impacté entraînant de facto une crise sociale dont les effets vont encore se faire sentir longtemps après la Covid.