Exclusif : Désirée Singatady aurait pu être sauvée


Le décès de Désirée Singatady survenu ce jeudi dans l’Ogooué Ivindo aurait pu être évité, pour peu que l’arrière pays eusse été équipé du minimum. C’est ce que laisse entendre une source digne de foi.

De ce qui nous a été rapporté, l’ancienne journaliste après le malaise qu’elle a fait au village Ekata, a été aussitôt transportée vers l’hôpital de Mékambo qui se situe, rappelons le, à une soixantaine de kilomètres.
Tant bien que mal, ils parviendront à rallier le chef-lieu du département de la Zadié. Une fois à l’hôpital, c’est une structure vide, totalement désertée de son personnel que Mme Matha et sa suite trouvent. N’ayant d’autres choix, elle sollicite donc d’être conduite vers le centre hospitalier de Makokou.
Malheureusement, à peine sortaient ils de la ville de Mékambo, que Désirée Singatady rendra l’âme, obligeant donc le cortège à rebrousser chemin. « Mais qu’est bien allé faire l’épouse du ministre dans ce coin perdu ? » s’interroge un confrère meurtri.
D’après l’activiste Flavienne Aoba, Désirée Singatady séjournait à Ekata dans le but de faire traiter à l’indigénat son fils. Des dires confirmés par certains proches qui attestent qu’elle se rendait régulièrement de l’autre côté de la frontière, dans un village du Congo, pour les soins de son fils.
« Désirée (Singatady) serait encore en vie si, et si seulement, l’hôpital de Mékambo disposait du minimum d’équipement » a déploré un membre de la délégation joint au téléphone.
« S’il y avait, ne serait-ce qu’un dispensaire dans l’un de ces villages, on lui aurait au moins administrer les premiers soins » a-t-il regretté. Hélas, il n’y a pas, à plus de 50 kilomètres à la ronde.
Et que dire des routes, dont l’état de dégradation très avancée, surtout dans cette partie du pays, a sans aucun doute précipité l’échéance.
Voilà qui va relancer le débat sur l’état des structures hospitalières dans l’arrière pays. Le ministre de la santé va-t-il être appelé à s’expliquer ou cette perte tragique passera sous silence comme c’est souvent le cas pour les Gabonais lambdas ? Attendons de voir.