[Conflit Homme/éléphant]. 3 milliards pour dédommager les victimes cette année
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Sud Télégramme le 31/05/2022 – Les familles victimes des conflits homme/éléphant au Gabon devraient bientôt pouvoir retrouver un temps soit peu le sourire, si on en croit le ministre gabonais de l’Environnement. Lee White assure disposer des finances conséquentes pour les dédommager cette année même.

Cinq millions de dollars, soit un peu plus de 3 milliards de francs CFA, c’est la somme prévue dans le budget cette année pour compenser les populations victimes des conflits homme/éléphant au Gabon. Lee White l’a indiqué le 30 mai dernier alors qu’il répondait aux questions de la chaine de télé française TV5 monde.
« Par le passé, nous n’avions pas le budget pour compenser les victimes du conflit homme/éléphant. Mais cette année, nous avons cinq millions de dollars (soit plus de 3 milliards de nos francs) dans le budget national » a-t-il fait savoir au cours d’une l’interview accordée à TV5 monde lundi dernier.
Il faut dire que de nombreuses familles ont été endeuillées, et les populations victimes de ce phénomène accusent instamment le ministre des Eaux et Forêts ou le gouvernement de se préoccuper plus des éléphants que des hommes. « Ce n’est pas vrai » se défend le britannique naturalisé gabonais.
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Pourtant, si l’emblématique ministre de la faune accepte volontiers que la vie humaine vaut celles des pachydermes, il est cependant pour lui hors de question d’abattre les éléphants même si c’est pour préserver les populations et leurs moyens de subsistance. « Je préfère mettre des barrières électriques et d’autres méthodes plutôt que de tuer les éléphants » a déclaré Lee White.
« On doit maintenir l’intégrité de notre écosystème et l’éléphant en fait partie » a-t-il soutenu. Or, les changements climatiques commencent à avoir des conséquences sur le bassin du Congo selon des données fournies par l’agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
« Les scientifiques ont découvert au parc national de la Lopé (centre) que la production de fruits a baissé de 80% parce que la température s’y est élevée de 1 degré Celsius moyenne en 40 ans et que la pluviométrie a baissé » a-t-il fait remarquer.
Cette augmentation de la température a, selon le professeur White, entraîné une raréfaction de la nourriture des pachydermes qui sont donc emmené plus près des habitations. « Les éléphants ont faim et sortent des forêts à la recherche de fruits » a-t-il expliqué.
Quand l’Afrique perd 75% de ses populations de pachydermes de forêts à cause du braconnage, le Gabon a, quant à lui, augmenté la sienne de 50% pour atteindre 95.000 éléphants. Et cette prolifération n’est pas sans conséquences pour les populations villageoises.
« Je ne suis pas sûr que vous trouverez un pays qui a fait mieux dans le monde » se gargarise le professeur de Biologie animale. Lee White espère en outre que la Communauté internationale trouvera « un moyen de donner une valeur à tous ces progrès et à la séquestration de carbone ». Il entend, du moins, exprimer ce souhait à la Conférence des parties qui se tiendra en Chine.