Cameroun. Fusion problematique entre les deux plus grandes organisations patronales


Signé le 5 avril 2023, le traité de fusion entre les deux organisations patronales les plus représentatives du Cameroun, crée déjà des dissensions au sein des différentes formations syndicales qui ne parviennent pas à s’accorder sur le format donner à cette fusion.

Les membres de deux mouvement syndicaux que sont le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et Entreprises du Cameroun (Ecam) n’arrivent pas à s’accorder sur le type de fusion qui doit être mis en œuvre.
Deux camps s’opposent. D’un côté, se trouvent ceux qui ont un penchant pour une fusion-création, qui doit aboutir à la dissolution du Gicam et d’Ecam et donner naissance à une nouvelle entité dès le 1er janvier 2024.
Le camp adverse qui craint par ailleurs, que cette option donne la possibilité à Célestin Tawamba, de briguer un autre mandat à la tête du Gicam alors que celui en cours doit être le dernier, crie sa préférence pour une fusion-absorption.
Au-delà des querelles sémantiques, c’est le destin de chacune des entités qui se joue dans cette affaire. Car, si les membres des deux entités sont tous d’accord sur le fait de fusionner, le désaccord nait surtout, vous l’avez compris, sur la forme sue doit prendre cette fusion, laquelle forme pourrait signifier la disparition de l’une ou l’autre organisation.
Après un mois de vaines tractations, le sujet était à l’ordre du jour d’un Conseil d’administration du Groupement inter-patronal du Cameroun, qui, malgré l’interdiction des autorités, s’est déroulé sans encombre le 30 mai 2023 à Douala, la capitale économique du pays.
Au sortir de cette assise, « le conseil d’administration a décidé à la majorité de la poursuite du processus de fusion », peut-on lire dans un communiqué publié le 31 mai 2023. Une Assemblée générale extraordinaire des membres du Gicam sera convoquée le 11 juillet 2023, pour statuer de manière définitive sur cette question.
Dans le même manifeste, Célestin Tawamba a également tenu à régler ses comptes avec le comité des sages du Gicam, qui a marqué son opposition au projet de fusion susmentionné, en exigeant son report immédiat.
« Le Comité des sages demande au président du Gicam de surseoir immédiatement toute activité sur le traité de fusion jusqu’à l’exécution à la satisfaction du Comité des sages d’un due diligence par un cabinet compétent pour réassurer les membres du Gicam sur le bien-fondé du dossier » lit-on sur le procès-verbal d’une réunion dudit comité tenue le 25 mai 2023, sur convocation de son président Richard Howe.
Une hérésie pour Célestin Tawamba, qui rappelle que cette entité composée d’anciens présidents et vice-présidents du Gicam, n’est qu’une instance consultative « qui a pour seul rôle d’apporter à l’exécutif du Gicam, les conseils et éclairages ou des mesures susceptibles d’améliorer les performances de notre organisation », et que « ce comité des sages n’est pas habilité à s’ériger en juge de la validité des décisions du Conseil d’administration ou du président » a-t-il martelé.
Le projet de fusion qui fait aujourd’hui l’objet de contestation « ira à son terme grâce au soutien des adhérents », rappelle le président du Gicam. Il en est d’autant plus convaincu par le fait que cette opération est en gestation depuis 2017.
Une instance de coordination baptisée « Coordination patronale » a ensuite été mise en place en 2019 afin d’examiner des questions liées à la fiscalité, la macroéconomie, les petites et moyennes entreprises (PME), le dialogue État-secteur privé et le dialogue employeurs-travailleurs.
Le 3 mars 2023, le président du Gicam a reçu le mandat du conseil d’administration pour la signature du traité de fusion, celui d’Ecam l’à reçu le 30 mars 2023.
Avec geniesdafrique.com