Ali Bongo obtient la libération d’un français incarcéré à Bangui


Le Président gabonais a négocié auprès des autorités centrafricaines la libération d’un ancien militaire français accusé d’espionnage, puis incarcéré à Bangui en mai 2021, une discrète médiation sagement menée durant plus de 30 semaines aurait permis ce résultat.

D’aucuns évoquent une diplomatie agissante pour souligner ce fait d’arme d’Ali Bongo. Accusé d’ « espionnage et de détention illégale d’armes et munitions de guerre », l’ancien militaire français de 57 ans, a été libéré et a pu regagner la France dimanche 21 mai dernier après 16 mois de détention préventive à Bangui. Ce, grâce notamment à une médiation d’Ali Bongo Ondimba menée, dit-on, « dans la plus grande discrétion depuis 8 mois ».
En effet, Caroline Quignolot, la sœur du prévenu, a confié à l’AFP que le Président gabonais « a joué un rôle important » dans la libération de son frère, faisant office de « médiateur » entre Bangui et Paris. Ceci pourrait expliquer que l’ancien militaire ait fait un escale de deux jours à Libreville avant de regagner l’hexagone le 21 mai dernier. « Était-ce pour remercier Ali Bongo en personne ? » S’interroge le média français tv5 monde.
On s’en souvient, des photos de l’homme blanc que la presse locale présentait comme étant un mercenaire français avaient largement circulé dans les réseaux sociaux le montrant les mains liées dans le dos, un imposant arsenal militaire qu’on disait avoir été saisi à son domicile, posé à ses pieds.
Son arrestation à Bangui et la campagne médiatique « dénigrante pour l’armée française en général », avait aussitôt suscité une vive contestation de Paris qui accusait implicitement les russes, via Wagner, d’être derrière cette « instrumentalisation manifeste ».
Pourtant remis en liberté sous contrôle judiciaire depuis le 22 septembre 2022 pour des raisons de santé, Juan Rémy Quignolot n’avait jusque-là pas obtenu l’autorisation des autorités centrafricaines pour quitter le pays. Il a retrouvé sa famille ce dimanche après une négociations du président en exercice de la CEEAC qui a sans doute mis en avant la raison médicale pour obtenir l’évacuation du français.
Même si officiellement il devra repartir à Bangui pour passer en jugement – ce qui est très improbable –, sa libération pourraient permettre d’attendrir, un temps soi peu, les relations entre Bangui et Paris profondément détériorées depuis 2018 et l’arrivée du groupe russe Wagner en Centrafrique.